Beavers design, l’agence créée par trois diplômés de CREAD Lyon

C’est l’histoire de trois copains diplômés de l’école CREAD qui se sont associés pour créer leur propre agence. L’équipe de CREAD a eu l’opportunité de discuter avec Lofty Kelsch et Anthony Robert, 30 ans, diplômés de CREAD en 2015. Ils ont tous les trois créé avec Antoine Dury leur ami de promotion, Beavers design, et sont experts dans l’architecture intérieure et la maîtrise d’œuvre. En parallèle, ils ont également fondé une société où ils effectuent de l’agencement de cuisine, de la pose, du mobilier… Un complément plus manuel qui leur apporte une autre vision du métier, en étant confronté concrètement aux choses, et de mieux comprendre les enjeux de chacun.

• Bonjour Lofty et Anthony, pouvez-vous nous raconter la genèse de votre agence ?

Lofty : Anthony, Antoine et moi, nous nous sommes rencontrés en études et nous avons au début bosser en agence chacun de notre côté, puis nous avons monté notre propre agence il y a près de quatre ans. Nous sommes tous les trois associés et amis dans la vie. On est tous complémentaires et polyvalents. On mène chacun nos projets de A à Z. Nous avons des expertises différentes sur certains aspects en fonction de nos parcours.

Anthony : Quand nous étions étudiants, on cherchait à avoir une certaine transversalité pour traiter des sujets variés, et nous continuons sur cette trajectoire dans notre carrière (ndlr : photos ci-dessous : Lofty Kelsch, Anthony Robert et Antoine Dury, les trois associés fondateurs de l'agence Beavers Design).

• Qu’est-ce qui vous anime dans l’exercice de votre métier ?

Anthony : La volonté intense de créer ! Une passion commune pour voir les choses se transformer. Avec le temps, c’est plutôt un attrait pour opérer au bon changement. Il faut savoir être le bon changement. Apporter les bonnes réponses aux problématiques que le client va soulever, avec humilité et expertise.

Lofty : C’est un métier où il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte ; on est gestionnaire d’un projet qui intègre de l’esthétique, de la fonctionnalité, de l’usage, de la pérennité dans le temps, une prise en compte des délais et du budget, de la réglementation, etc. Notre vocation est de répondre aux demandes de nos clients avec la pertinence la plus aboutie. C’est ce qui nous anime aujourd’hui ; de donner du sens dans les projets avec des notions sociétales et environnementales. D’être acteur de quelque chose de plus large. Le bâtiment est un secteur qui consomme ; comment pouvons-nous réduire son impact ? Cela va dans les deux sens : soit le client peut apporter lui-même un changement sur son bâtiment ; soit c’est le bâtiment qui lui, petit à petit, va initier un changement chez l’utilisateur. Le but étant d’avoir une démarche vertueuse.

• Quelle est la réalisation dont vous êtes particulièrement fiers ?

Lofty : D’un point de vue sociétal, nous avons refait le Café Joyeux de Lyon, un café solidaire (ndlr : photo ci-dessous*). On a beaucoup réfléchi sur l’environnement des employés en situation de handicap mental et cognitif, et comment les accompagner avec l’expertise la plus pertinente.

Une autre réalisation qui a eu du sens pour nous, c’est le projet d’un jeune couple qui allait accueillir son troisième enfant et avait besoin d’une extension. Leur budget était mal dimensionné et les honoraires demandés représentaient une part importante de l’enveloppe totale, mais ils étaient prêts à nous faire confiance. On a mené le projet jusqu’au bout. Malgré le fait qu’il fut refusé par la mairie, on s’est déplacés pour le défendre et on a décroché les autorisations nécessaires. C’est là où nous avons eu le sentiment d’avoir été les plus utiles.

• Quel est votre meilleur souvenir de l’école ?

Lofty : Entre la 1e et la 2e année, nous sommes allés récupérer un vieux camping-car de la fin des années 70 et nous étions arrivés à l’école déguisés durant la semaine d’intégration.

Anthony : Anne Savey était notre professeure de 1e année en Bâtiment et technique de bâtiment de construction. L’enseignement était très carré ; et on s’est pris au jeu, on n’arrêtait pas de poser des questions à la fin des cours. On a dû très souvent la retenir à la fin de sa journée ! Par ailleurs, nous avons fait un programme d’échange d’une semaine à Barcelone ; on avait travaillé avec des équipes de design industriel. Il y avait beaucoup d’échanges entre étudiants, c’était un moment de vie. Je suis parti aussi à Milan en 4e année, pendant l’expo universelle et c’était dingue !

• Quelles sont selon vous les qualités à avoir pour exercer ce métier ?

Lofty : La curiosité est essentielle dans notre métier. Il faut s’interroger et se poser les bonnes questions sur les besoins fondamentaux et comprendre les choses.

Anthony : L’investissement aussi est important ; on participait aux concours de l’école CREAD, aux portes ouvertes, etc. car il faut être curieux de tout et s’investir. Quand j’ai débuté, je travaillais sur des projets, je faisais des nuits blanches… Et c’est cet investissement qui a fait que l’on m’a recommandé. Cela m’a ouvert des portes et des contacts.

• Auriez-vous un conseil à prodiguer aux étudiants de CREAD ? Un mantra à partager ?

Anthony : « En chaque chose il y a un trésor, à chacun de trouver celui qui lui convient ».

Lofty : Ce métier exige de nombreuses compétences. L’investissement, c’est l’assurance de faire son métier comme on l’entend. Un de nos professeurs de CREAD nous disait qu’être architecte d’intérieur, c’était avoir la tête dans les étoiles mais les pieds sur terre. Il faut faire voyager, faire rêver… tout en conservant l’aspect technique, et ainsi respecter cet équilibre dans l’action. Tel un funambule.

L’équipe de CREAD Lyon remercie chaleureusement Lofty Kelsch et Anthony Robert pour le partage de leur expérience.

*Copyright : Beavers design, Anna Vazeille Photographe

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